L'auteur : Alain Régent
Le tarot qui est commenté dans ce livre est issu d’un travail de comparaison entre les tarots de type 2, qui font référence aujourd’hui pour les tarots traditionnels, dont j’avais connaissance. Mon objectif était d’en faire une synthèse en tentant d’introduire les détails perdus dans les tarots les plus diffusés (Grimaud et Conver). Ainsi mes tarots de référence furent :
- le François Chosson de 1736 ;
- le Pierre Madenié de 1709 ;
- le François Héri de 1718 ;
- l’Antoine Bourlion de 1760 ;
- le Joseph Feautrier de 1762 ;
- le Nicolas Conver de 1760 ;
- le Pierre Cheminade de 1742 ;
- le Claude Burdel de 1751.
En m’appuyant sur cette collection, restreinte mais significative, je disposais de deux options:
- Partir de mes connaissances sur le symbolisme des arcanes majeurs issus de la première édition de mon livre « le tarot de Marseille par l’image », et modifier mes dessins pour rendre plus évidentes mes hypothèses tout en respectant les graphismes de tarots existants,
- Fixer le graphisme des cartes à partir des jeux historiques, sans me préoccuper des interprétations que j’aurai à développer dans mon livre.
Il présente sa démarche
Alain Régent est un cherchant autodidacte. Il découvre le tarot en 1989 et travaille depuis à l’approfondissement de son symbolisme. Il rassemble une collection de tarots anciens qui lui permettent de relativiser les positions absolues de certains auteurs. Il entre en contact avec les musées de différentes régions pour collecter des tarots non diffusés. Il poursuit son étude pendant plus de 30 ans et acquiert ainsi une vision globale qui lui permet de mieux sentir le symbolisme de chaque élément. Depuis plusieurs années, il réalise des conférences afin de présenter son travail reconnu par ses pairs.
La deuxième option, qui privilégie la légitimité historique, me sembla devoir être retenue. J’ai agi de même pour les couleurs en fixant une palette exploitée dans tout le jeu. Pour certains arcanes, j’ai dû opérer des choix, car les jeux ne fournissaient pas de données suffisamment claires pour proposer une solution évidente.
Dans cette création, j’ai suivi la méthode des cartiers du XVIIIe siècle qui, à partir des jeux qu’ils connaissaient, devaient produire un jeu original, différent de ceux que leurs concurrents commercialisaient, tout en respectant le graphisme global du type de tarot choisi. L’Histoire a gardé la trace de demandes de condamnation pour plagiat entre maîtres cartiers.
Cette étude m’a permis de trouver des lames intermédiaires entre le type 1, le premier tarot apparu en 1639, et le type 2, le tarot actuel, indiquant une histoire plus complexe et plus subtile que je ne l’avais envisagé. Certains tarots montrent l’influence de l’Histoire, de la Religion ou de circonstances régionales dans le graphisme. J’ai tenté de produire un tarot traditionnel au plus près des tarots du début de l’histoire du type 2, qui commence, pour ceux qui sont accessibles, en 1709 avec le tarot de Pierre Madenié.
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