Les 22 arcanes


« Quand vous prenez conscience que nous vivons dans un monde d’illusion, vous me devenez semblable… »
« Je suis la Papesse, si vous voulez poursuivre votre chemin, il faudra mériter le passage… »


Le Bateleur va à la rencontre des autres arcanes
dans un parcours initiatique révélé par le sens de l'image
Le Bateleur est un jeune homme, il représente l’initiable, il est le point de départ. Son potentiel se manifeste par les objets qui sont sur sa table. Il prend conscience que son cadre est trop petit et que l’illusion qui lui sert à abuser les autres le trompe lui aussi. Il doit décider de changer de plan et de partir pour un autre type de voyage.
La Papesse représente la Mère, l’initiatrice, elle donne accès au domaine interdit. Gardienne du Seuil, elle fait passer le futur initié de l’unité à la dualité. La Papesse est un paradoxe dans l’environ-nement du Moyen Âge où la femme, tenue pour responsable du péché originel, ne pouvait pas détenir l’autorité spirituelle d’un homme. La Papesse est ainsi une énigme. Le cherchant doit venir jusqu’à elle et c’est elle qui peut lui ouvrir la porte s’il s’en montre digne.


« Pour vous, le monde était unique. Désormais, il vous apparaîtra multiple… »
« Comment osez-vous
espérer aller plus loin ?»


L’Impératrice est un point d’équilibre au-delà de la dualité. Elle génère une nouvelle unité. Elle donne une traduction compréhen-sible aux perceptions directes et aux intuitions qu’elle reçoit. L’Impératrice symbolise le mouvement descendant, de l’esprit vers la matière. Elle est liée à l’intelligence, à la pensée créatrice et aux perceptions extrasensorielles.
L’Empereur, à moitié assis, est capable de se mettre en mouvement à la moindre sollicitation. Il peut ainsi réagir aux modifications de son environnement pour ajuster son action. De profil, il ne montre qu’un aspect de son personnage, l’autre reste dans l’ombre, hors de notre perception.


« Venez et écoutez mon enseignement,
il convient à tous…»
« Regardez ces deux femmes
près de vous… »


Le Pape est un guide avisé, il enseigne et transmet la connaissance sacrée. Il tient compte des différences et propose un programme adapté à chacun. Il symbolise la compassion et la bénédiction, la foi, la voie du cœur et donne un sens à la vie. « Que fais-tu des enseignements que tu as reçus ? La spiritualité pour quoi faire ? » semble dire le Pape.
L’Amoureux représente la première véritable épreuve du parcours initiatique proposé par le tarot. Il pose le problème de la voie : le personnage doit choisir entre matière et spiritualité. Il a une décision à prendre sans oublier l’ange, messager du Soleil.


« Saurez-vous maîtriser les chevaux ?»
« Je suis la Justice !
Avant, vous ne me connaissiez pas,
et pourtant… »


Le Chariot rappelle le char d’Apollon ou de Phébus, ce qui le rattache au symbolisme des chars solaires responsables de la migration de l’astre du jour. Il marque une première victoire : le conducteur sort du cube symbolisant la matière. Cependant, l’arcane comporte plusieurs contradictions : les roues ne sont pas dans le sens de la marche et les chevaux tirent dans des directions divergentes. La victoire est précaire et demande une évolution pour être confirmée.
La Justice incarne les lois de la nature, du karma et du système action/réaction. Elle invite à chercher le principe des choses pour découvrir les lois du Cosmos et ainsi pouvoir s’y conformer. La Justice oblige aussi à faire le bilan et à faire preuve d’objectivité. Elle est la vertu qui permet de séparer le vrai du faux, le bien du mal et le juste de l’injuste. Elle confère du discernement à celui qui comprend son message.


« Votre démarche vers la spiritualité vous demande maintenant
de vous tourner vers les hommes. »
« Ne vous fiez pas aux apparences ! »


L’Ermite est signe de lenteur. Il est autonome et avance à la lueur de sa propre lumière. Maître de lui, il l’est également de son environnement, cependant il doit demeurer prudent. Il est le symbole de recherche profonde et de progression dans le domaine de la spiritualité.
La Roue de Fortune est signe de fatalité, du destin, de l’imprévu et de la chance, symbolisant la partie incontrôlable et irrationnelle de la vie. Elle est associée au périssable, aux faits de la vie matérielle et donne à l’humain la possibilité d’avoir une action sur son devenir par la découverte des lois et des causes qui expliquent les événements et les actes de cette vie matérielle.


« Je suis la Force ! Ici, vous devez apprendre à connaître
et utiliser cette énergie qui est en vous… »
« Les apparences sont trompeuses,
n’ayez aucune crainte ! »


La Force, c’est l’indépendance, la maîtrise de ses pulsions et de son énergie intérieure. La Force est seule, aucun accessoire ne l’accompagne, c’est la lame des guérisseurs, elle symbolise l’état final du développement de la puissance interne.
Le Pendu est l’arcane du sacrifice et du « lâcher-prise ». L’individu est attaché à l’essentiel, il a laissé les apparences, qu’elles soient sociales, professionnelles ou culturelles, pour une recherche plus fondamentale. Le Pendu ne s’aborde pas sur le plan matériel où il n’a plus de référence, mais sous l’angle de la spiritualité qui est son domaine.


« Votre lâcher-prise n’est pas complet… »
« Le fluide à contenir est l’énergie cosmique qui nourrit le monde. »


L’arcane sans nom évoque un changement, une coupure entre le monde connu des effets et celui inconnu des causes. Cette lame inaugure l’entrée dans le plan de l’esprit. Le lâcher-prise du Pendu (12) est achevé par la Non Nommée qui emmène l’initié vers sa réalisation.
L’ensemble du personnage irradie une quiétude et une bien-veillance qui sont d’ordre cosmique. Le regard est détaché, il a pris de la hauteur. Ceux qui rencontrent Tempérance entrent dans une logique plus vaste que leur propre individualité, ils accèdent à l’universel.


« Vous voilà enfin ! »
« Votre plus grande erreur est de
vous prendre pour le Créateur ! »


Le Diable est l’arcane de la confrontation au pouvoir. Il fait référence à la partie restée animale en l’Homme, à sa maîtrise ou à son défaut de maîtrise des principes qui sont actifs en lui. La voie spirituelle implique le dépassement de ce stade. Le personnage est de face, l’expérience est à vivre dans le présent.
La Maison Dieu est un arcane où l’on peut tout remettre en question, casser vieux ancrages et vieux préjugés qui empêchent de voir clair et de prendre les bonnes décisions. La construction est un acte sacré, qui tente d’élever l’Homme. Toutefois, elle devient source d’orgueil et d’égocentrisme quand les constructeurs oublient la divinité pour laquelle elle fut construite.


« Vous allez pouvoir restituer
les énergies accumulées… »
« Je domine un monde
plein de mystères… »


L’Étoile, symbole de la destinée et de l’idéal qu’il faut rechercher, brille sans fard. Elle est aussi liée à la vérité, car elle est nue. Elle se présente en toute pureté. C’est l’arcane qui ouvre les portes du plan céleste. Avec l’Étoile, le plan des principes devient directement accessible. Elle constitue le premier contact direct et la première étape vers leur appropriation.
La Lune, c’est le monde de la lumière reflétée, celui de l’illusion, des mirages, de la nuit, de la sensibilité, de l’intuition artistique ou divinatoire. Il faut régresser au plus profond de soi-même, comme l’écrevisse dans la piscine, pour échapper aux fantasmes de la Lune. De plus, elle est régulatrice des cycles. Beaucoup de calendriers sont lunaires.


« Recevez mes rayons ! »
« Écoutez la trompette ! »


Le Soleil incarne l’astre sacré et symbolise les vertus positives, actives et masculines. Avec la Lune (18), ils forment un couple équilibré. Le Soleil fut de tout temps l’objet d’un culte énonçant sa force comme principe de vie. Pourtant, il va et vient. Les satisfactions qu’il donne s’évanouissent quand il disparaît. Le Soleil est une lame de passage dont il faut dépasser les délices temporaires pour un bonheur plus durable.
Le Jugement marque un nouveau type de relation avec le niveau supérieur. Le monde des manifestations célestes laisse la place à celui des principes. Le Jugement conduit les hommes à l’éveil par cet appel. La religiosité est ici présente sous une forme essentielle, vécue de l’intérieur.


« Vous voilà au centre
du carrefour de tous les possibles ! »
« Voilà donc cette étape achevée.
Un nouveau Bateleur peut se mettre en route pour une nouvelle odyssée… »


Le Monde est la dernière carte numérotée, donc la dernière à être dans la structure du jeu. Paradoxalement, le Monde marque à la fois un aboutissement et la source de sa création, comme si le but de tout ce voyage était de remonter à cette source. Arcane de la quintessence, il allie l’aboutissement extérieur, symbolisé par les quatre figures aux coins de la lame et la réalisation intérieure, représentée par le personnage central. Ce qui est en jeu est la réalisation complète de l’individu par une démarche globale. L’équilibre transmis par l’arcane induit un travail autant sur l’intérieur que sur l’extérieur pour trouver la plénitude.
Cet arcane est hors référence, il ne porte pas de numéro et n’a pas de place fixe par rapport aux autres arcanes. Il représente la capacité de transcendance de l’être humain. L’Homme ne peut normalement dépasser les barrières qui lui sont assignées sans être comme le Mat entre les mondes. Il symbolise la folie du sage, comme celle de l’insensé dont les motivations nous sont étrangères. Il représente aussi l’initié accompli.
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